C'est bien vous?[Shota]

Comment définir ce jour le plus simplement possible ? Eh bien, aujourd’hui c’était, le grand jour ! Le d-day , le Jour-j quoi. Que se passait il aujourd’hui ? Ahaha… Je vais vous expliquez. Urumi arrivait à la fin de ses études, il lui restait encore un an, seulement cette année se faisait sur le terrain, c’était l’année la plus fatigante , parce qu’elle combinait le travail mais aussi un rendez vous hebdomadaire pour faire le point, et même voir de nouvelles techniques,ça allait être une année chargée pour notre infirmière débutante. Savez vous où se trouvait son poste ? Non évidemment, eh bien, la jeune femme, qui venait de Fukuoka, allait devoir se rendre à Tokyo ! On ne lui avait pas proposé de poste dans sa ville, alors tant qu’à faire, autant se rendre à la capitale, elle qui n’y avait mis les pieds qu’une fois dans sa vie, elle avait hâte de découvrir son nouvel environnement. En fait, elle était arrivée hier, elle n’avait même pas eut le temps de découvrir cette ville. Elle était arrivée en train, très tard dans la soirée, la secrétaire avait même pris la peine de venir la chercher en voiture, elle qui s’attendait à devoir aller au lycée à pied ! Elle lui avait montrer une petite chambre, la même que celle qu’avait les lycéennes, sauf qu’elles , devaient les partager, et la jeune femme, en avait une pour elle seule, c’était au moins ça de gagné ! Elle avait donc déposé ses affaires, elle n’avait même pas eut le temps de vraiment s’installer, puisqu’elle s’était assoupie, épuisée par son voyage. En tout cas ce matin, elle s’était levée à six heures, histoire d’avoir le temps de se préparer. Pour son repas, elle avait le choix, soit elle se payait le luxe de s’offrir un petit déjeuner en ville, ou alors elle allait prendre un repas au self. Les deux n’étaient pas idiot, seulement, si elle allait manger au restaurant du lycée, son porte monnaie souffrirait moins, mais elle serait obligée de déjeuner seule, puisqu’elle ne connaissait encore personne. Que ferait elle ? Elle allait y réfléchir sous sa douche, puisqu’il y avait une salle de bain pour chaque chambre, pratique n’est ce pas. Bon il était temps de prendre une décision, elle devait absolument être à l’heure pour son premier entretien avec le docteur, et faire bonne impression surtout ! Elle irait au café , elle n’allait pas se coltiner les lycéens n’est ce pas ? Ahem c’est ce qu’elle allait devoir faire pendant plusieurs mois mais bon…

Elle sortit de sa douche une serviette enroulée autour d’elle, qu’allait elle porter c’était la question du siècle ! Non pourtant ce n’était en rien une fille superficielle, c’était même tout le contraire, mais là , elle se devait de lui faire bonne impression , alors imaginez qu’elle vienne, sapée comme un sac ! Elle allait encore passer plus d’une heure devant la glace ! Au bout d’une demi heure d’essaye infructueux, elle finit par trouver, LA tenue qui allait convenir à cet entretient. Elle opta pour un pull tunique gris foncé, un jean simple et une paire de ballerine. C’était simple et mignon, on ne pourrait rien lui reprocher ! Et maintenant, la coiffure. Pfiouh ce que c’était fatiguant d’être une fille, y’a des fois ou la demoiselle aurait fortement préféré être un garçon, au moins eux n’avaient pas à faire des chichis comme elle. Devant sa glace, elle ne pu s’empêcher de soupirer, elle allait faire artificielle, elle ne voulait donner cette image de femme parfaite, enfin plutôt de celle qui pensait tout à l’avance, qui calculait ses rires, qui savait parfaitement comment elle devait être habillée à tel moment, pour telle occasion. Ce n’était pas du tout le genre de personne qu’elle était, elle , elle était 100% naturelle. Elle passa donc un coup de brosse dans ses cheveux, et puis hop. Elle était bien comme ça non ? Elle attrapa son grand sac camel, et ouvrit sa porte. Elle la ferma à clé, un petit sourire était présent sur ses lèvres, elle commençait une nouvelle vie, son passé d’ex droguée état derrière elle, plus jamais elle ne toucherait à ce genre de chose, et d’ailleurs, jamais personne ici ne serait au courant de ce qui lui était arrivée plus jeune. Elle avait l’impression d’être une gamine, d’être redevenue pure et innocente, elle avait le sentiment d’être quelqu’un de nouveau, et ce changement lui faisait extrêmement plaisir, elle ne savait pas trop comment serait « la nouvelle Urumi » , mais elle serait sûrement bien meilleur que l’ancienne. Elle avait tout laissé derrière elle à Fukuoka, sa mère, qui ne faisait presque plus partie de sa famille, ses problèmes : la drogue, l’alcool, mais aussi la mort de ses proches. Elle ne voulait plus y repenser, c’était du passé. Même si chaque jour que dieu fait elle avait sur la conscience la mort de son père, se disant que si elle avait su trouver les mots, il serait peut-être encore là aujourd’hui, mais ce n’était pas le cas. Chaque jour elle se torturait avec des interrogations comme celle-ci, mais elle avait promis de ne plus y penser, elle s’en était fait la promesse.

Elle quitta l’internat, saluant quelques élèves qui semblaient étonnés. Ne les avaient on pas prévenus ? C’était étrange, après tout, ils s’en fichaient sûrement de savoir qu’il y allait avoir une stagiaire infirmière, et elle n’allait pas non plus aller les voir pour leur crier « vous savez quoi, je suis la nouvelle infirmière ! ». Ridicule… Elle quitta l’établissement pour se rendre à un petit café , caché dans une ruelle, elle avait pris le premier qu’elle avait vu , après tout, elle ne connaissait absolument pas la ville. Il lui restait moins d’une demie heure pour déjeuner, elle avait plutôt intérêt de se dépêcher voyez vous , du moins si elle voulait être à l’heure. Elle commanda une formule occidental express, elle n’avait pas l’habitude de manger ce genre de chose, mais c’était un peu un jour de fête aujourd’hui non. Un chocolat, un croissant et une mandarine, plutôt agréable comme déjeuner. Agréable oui, jusqu’à ce qu’un serveur fasse un faux mouvement, butant coude dans le bras de la jeune femme. Celle-ci était en train de boire son chocolat, et malheureusement, elle le renversa sur son pull, qui était désormais décoré d’une énorme tâche. Et il était déjà 7h50 ! Jamais elle n’aurait le temps de se changer !

« Oh non c’est pas vrai§
Serveur:Mademoiselle je suis vraiment désolé, nous vous offrons le petit déjeuner !
-C’est un mal pour un bien alors ! »

Elle émit un léger rire, sauf qu’elle n’avait pas vraiment le cœur à rire maintenant… Elle emporta son croissant avec elle, puis poussa les grilles du lycée, le moral dans les chaussettes. Il fallait qu’elle trouve quelque chose. Elle se rendit donc aux toilettes, et tenta de nettoyer la tâche, en vain. Mince ! 7h58 ! Elle allait être en retard, pitié ! Elle traversa le couloir en courant et arriva devant la porte de l’infirmerie. Son cœur battait à la chamade, ce n’était pas seulement à cause de son sprint, non, elle était ultra stressée, comment pouvait elle se détendre dans un moment pareil ! Elle souffla une demi seconde, puis tapa à la porte. Pas de réponse… La jeune femme ouvrit donc la porte avec un petit sourire et avança sur la pointe des pieds. Un homme était de dos, qui était ce ? Il semblait jeune, bon, elle allait au moins lui demander où était son formateur !

« Bonjour…Je cherche Hayashi Shota, est ce que vous le connaissez ? »

N’empêche, ce serveur, il aurait au moins pu faire un peu attention. D’habitude Urumi ne tenait pas rigueur de ce genre de chose, mais aujourd’hui ça l’embêtait un peu, du moins plus que les autres jours. Elle tenait à être présentable, et à cause de cet homme, elle ne l’était plus vraiment, elle qui avait choisi ses vêtements avec soin. Non pas qu’elle soit fan de mode, loin de la, mais elle avait fait très attention à la manière dont elle s’habillait, précisément aujourd’hui. Elle voulait faire bonne impression, non, pas l’employée modèle, mais celle qui s’habille correctement, qui n’a pas l’air négligée . Il fallait qu’elle plaise au médecin , non pas dans le sens où elle devait l’attirer physiquement, si il était mignon tant mieux, mais dans le sens où elle devait avoir l’air d’une fille bien. En fait la demoiselle avait toujours peur que l’on est une mauvaise image d’elle, allez savoir pourquoi mais elle avait la nette impression qu’on avait écrit sur son front au marqueur indélébile « Je suis une ex-camée ». Peut-être qu’en la voyant, son patron allait rire, ou bien qu’il aurait une mauvaise image d’elle , à cause de cette tâche ! Si c’était le cas, elle irait présenter sa lettre de licenciement à ce serveur et lui dirait « par votre faute j’ai perdu mon travail . » Hum, non , jamais elle n’oserait, et puis après tout ce ne serait pas entièrement la faute de ce serveur, elle pourrait toujours se rattraper et puis on allait pas la licencier pour une tâche de chocolat, alalah elle se faisait vraiment des idées. Enfin peut-être que son patron lui ferait une réflexion sur cette tâche, dans ce cas là elle acquiescerait sans rien répondre. Il valait mieux se taire. D’ailleurs, en parlant de son patron, elle l’avait en face de lui. Pour l’instant elle l’ignorait, et se demandait qui pouvait bien être cet homme de dos. C’était sûrement lui , mais il avait l’air si jeune, alors ça la surprenait un peu. Mais qui ça pouvait être sinon ? Peut-être était ce un stagiaire comme elle, si c’était le cas ça ne la gênait pas, mais ça la décevait tout de même un peu , elle espérait être seule avec le médecin pour pouvoir être formée de la meilleure façon possible, et s’ils étaient deux c’était un peu plus embêtant, mais tant pis, elle laisserait passer, de toutes manières, qu’y pouvait elle. Finalement le « stagiaire» se retourna et se présenta. C’était lui alors , c’était son patron. Elle eut le souffle coupé. Il était si beau, grand, et puis un très beau visage. Euh stop ne bave pas quand même. Mais il était si beau garçon, son cœur battait à la chamade… Comment dire, elle venait de « flasher » sur lui, il était si bel homme. Elle ne pu parler, de toute façon il le fit à sa place, ils étaient assortis ? Elle regarda les vêtements du médecin, ah oui effectivement, lui aussi avait opté pour un pull gris ainsi qu’un jean, peut-être étaient ils sur la même longueur d’onde ? Au moins il n’avait fait aucune remarque sur sa tâche de chocolat, c’était au moins ça. Un petit rire amusé s’échappa de la gorge de la jeune femme. Il l’amusait, c’était déjà un bon point. Il lui proposa une blouse, la jeune femme allait répondre, seulement il ne lui en laissa pas le temps, elle resta prostrée, un peu comme une idiote. Il lui apporta une blouse qu’elle pris dans ses mains.

Shota : et voilà.

Et voila quoi ? Et voila elle allait pouvoir parler ? Oui parce qu’il fallait avouer que son interlocuteur s’ était lancé dans un monologue et qu’elle n’avait jamais eu le temps de répondre. Il y avait au moins eu un avantage, il n’avait fait aucune réflexion sur la belle tâche de son pull, mais il ne fallait pas imaginer qu’il ne l’ait pas remarqué, non il ne fallait pas rêver franchement. Elle enfila sa blouse avec un petit sourire aux lèvres, elle était très contente de son nouveau patron en fait. Il avait l’air gentil, et surtout il était…agréable.

« Je crois que vous vous en doutez, je suis Yamamoto Urumi, la stagiaire, donc officiellement vous êtes mon patron . »

En disant ça elle ne pouvait s’empêcher de sourire, c’était difficile à croire quand même, on avait l’impression qu’il était tout jeune , en tout cas il ne devait pas avoir trente ans, sinon il ne les faisait pas. Elle se demandait comment se passerait cette journée, en tout cas , elle avait déjà pas mal de chose à lui dire. Elle épousseta sa blouse et fit un pas en avant.

« Assortis , oui, la tâche en moins. Je vous rassure , je ne suis pas si maladroite, c’est un serveur qui m’a foncé dedans ! Au moins j’ai pas payé mon déjeuner… »

Euh je t’explique ma chère, il s’en fiche sûrement ! Ne lui racontes pas ta vie enfin ! Il faut que tu te retiennes, c’est pas ton pote, c’est ton patron , ok ? Alors maintenant au boulot.

« Hum… Il y’a des choses que vous devez me montrer par rapport au travail , je veux dire. »

Mais quelle prestance, c’est comment dire… Eblouissant. Essaye de te rattraper parce que là , c’est grave. Elle tenait son sac dans ses mains, un peu gênant pour travailler, elle attendait qu'il lui montre où est ce qu'elle pouvait déposer son sac, enfin il était apparemment concentré sur autre chose.

"Excusez moi, pourriez vous me dire où je peux mettre mon sac...Et je peux vous posez une question? Mais vous avez le droit de ne pas répondre bien sûr!"